La première fois que je suis partie vraiment loin…
Séjour linguistique
J’avais 20 ans. Pas un tour en Europe avec les copines, pas un city-trip improvisé en dernière minute. Non. Un vrai départ, de ceux qui laissent un petit creux dans le ventre : j’ai traversé l’Atlantique, puis tout un continent, pour atterrir sur la côte ouest du Canada, à Vancouver. Direction Whistler, station de ski mythique.
Le grand départ…
Mon tout premier souvenir ? Deux heures à pleurer sur un banc au terminal de bus. Pas très glorieux, mais très honnête. J’avais déjà voyagé, oui. Avec mes parents, avec des amis. J’avais organisé des week-ends à l’étranger, pris des vols low-cost, géré des Airbnb… Mais là, c’était différent. Partir seule pour six mois, à des milliers de kilomètres de chez moi, c’était un autre niveau.
Aujourd’hui, avec le recul, je réalise à quel point cette décision a transformé ma vie. Sans cette aventure (pas les larmes, mais tout ce qu’il y a eu après), je n’aurais pas le même métier, ni la même passion pour les voyages, ni la même curiosité pour le monde… ni la même ouverture d’esprit.
6 mois à Whistler : une immersion totale
Le 13 octobre 2013, j’ai posé mes valises (et mon snowboard) à Whistler, pour six mois de cours d’anglais et environ 150 jours sur les pistes.
Je me suis inscrite à la International House of Whistler. Les horaires sont pensés pour que les étudiants puissent profiter de la montagne : un jour cours le matin et ski l’après-midi, le lendemain c’est l’inverse. Et en dehors des cours, les profs nous embarquent dans des activités variées : soirées poker, restos, films de ski, après-ski… C’est autant une école de langue qu’une école de vie. Le pouvoir de l’immersion, c’est ça : on parle, on se trompe, on comprend, on progresse.
Une colocation comme dans les films
J’habitais dans une maison d’étudiants gérée par l’école, on vivait à douze (ou plus…) sous le même toit, partageant les repas, les bières, les matchs de hockey, les soirées au pub… Il y avait toujours du monde, toujours du bruit, toujours une raison de se retrouver sur le grand canapé pour refaire le monde.
Ces gens-là sont devenus ma famille de l’autre bout du monde. Même après dix ans, même si certains vivent au Japon, d’autres au Brésil ou en Espagne, quand on se retrouve, c’est comme si on s’était quittés la veille.
Et au moment de rentrer ?
Le 29 mars 2014, j’ai refait mes sacs. Quarante-deux kilos de souvenirs, de vêtements, de matériel de snowboard… mais surtout, une nouvelle version de moi-même. Celle qui savait qu’elle était capable de partir, de se débrouiller, de créer des liens forts à l’autre bout du monde, et surtout… de recommencer.
Quelques adresses souvenirs de Whistler
Le temps a passé, les lieux ont sans doute changé, mais voici quelques endroits qui ont marqué mon séjour :
- Le Amsterdam Pub, ambiance garantie
- Buffalo Bill’s, surtout le mercredi soir
- Le liquor store du Nita Lake Lodge, ouvert tard avec son pub vue sur le lac
- Le resto indien au-dessus du McDo
- Le musée du ski : Whistler Museum & Archives Society
- Ma piste préférée : Symphony
- La vue la plus spectaculaire : Whistler Peak, avec la mer de nuages autour du Black Tusk
Pour finir…
Ce que ce voyage m’a appris
Durant ces six mois, j’ai compris trois choses essentielles :
- Il faut travailler pour vivre, et pas vivre pour travailler.
- Peu importe nos origines, ce qui nous unit tous, ce sont nos émotions. La peur, la fierté, le besoin d’appartenance, l’amour… Ces sentiments sont universels.
- Le voyage le plus long, c’est souvent celui du retour. Celui où on digère tout ce qu’on vient de vivre, où on réalise à quel point on a grandi.
Et maintenant ?
Je n’ai jamais vraiment cessé de voyager depuis. Ce premier départ m’a ouvert une porte, une façon de vivre, une manière d’être au monde. Et si tu hésites à partir, si tu ressens ce mélange d’excitation et de panique avant le grand saut : vas-y. Pleure sur le banc si tu veux. Mais prends ce bus. Prends cet avion. Vis-le.



